Enregistrement de l’interview de Jean Couy sur France Culture le 7 mai 1983
Retranscription de l’interview de Jean Couy dans l’émission radiophonique France Culture, Pont des Arts, présenté par Michel Bidlowsky, le 7 Mai 1983.
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ILS ONT ÉCRIT
André Salmon
Alain Bourdon
״ Quarante ans de franche amitié. Quarante ans en compagnie de ses aquarelles, de ses lavis, de ses gravures, de ses gouaches et de ses huiles. Y a-t-il des mots – en résonance, en contre-point, en écho, des mots de derrière les tableaux, des mots pour dire les échanges qui se produisent, quand nous regardons, eux et moi ? Difficile question ! D’autant plus intimidante que, proche et lointaine à la fois,
l’œuvre de Jean Couy introduit tout de go, sans trucages, au mystère de sa création. (…) Sous ses ciels de la modernité, constellés d’exploits scientifiques, l’homme entend rouler les prémices d’orages apocalyptiques. Saisi d’une angoisse adamique, il proclame son innocence et sa foi dans l’esprit. La peinture et la poésie quêtent la délivrance dans la joie d’une enfance retrouvée. Un silence recueilli règne sur les paysages de Jean Couy, un silence où tout s’évanouit et où tout reprend vie, indéfiniment ״
(Alain Bourdon, Saint-Malo, octobre 1983.)
Bourdon Alain, « Jean Couy », Paris, l’Amateur, 1983.
Jacques Leenhardt
״Jean Couy est un peintre subtil, et certainement aussi un des plus savants de ces années où l’art crut, parce qu’il savait devoir remettre en question les facilités de la sensiblerie que véhiculait l’abstraction lyrique ou gestuelle, que la seule voie qui lui était désormais ouverte serait celle de l’intellectualisme. (…) S’il est un artiste qui démontre que la théorie, en peinture, ne passe pas nécessairement
par les grands discours et les programmes déclarés mais bien par l’image, par un travail sur les catégories visuelles et non sur celles du langage et de la rationalité discursive, c’est Jean Couy. ״
(Jacques Leenhardt, hiver 1992.)
Leenhardt Jacques, « Jean Couy », Paris, l’Amateur, 1993.
Jean-Albert Cartier : Jean Couy « paysagiste du mystère »
dans « aesculape février/mars 1962 »
JEAN COUY est un homme silencieux. Il vit retiré, à l’abri du bruit de Paris, des intrigues et des tumultes du monde des arts. «Je n’ai jamais peint pour vendre», dit-il avec un pâle sourire, comme pour s’excuser : «Peindre, ce n’est pas un métier.»
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Jean-Albert Cartier
15 ans de critique d’art pour Combat, de nombreux journaux et revues.
– Collaboration artistique régulière avec France Inter.
– Publication de nombreuses plaquettes ou ouvrages sur des artistes contemporains.
– Participation à la réalisation de plus de trente expositions pour le Musée Cantini de Marseille.
– Création des 4 premières Biennales de Paris 1959, 1961, 1963, 1965 et responsable de son Théâtre d’Essai.
J.L.Pradel : pour l’exposition à la galerie le soleil dans la tête 1977.
Un homme sans histoire . Une peinture sans histoire . Jean Couy est la discrétion même . Jaloux de sa liberté , de son indépendance , il préféra faire le professeur de « dessin » , comme on disait alors , à Rennes puis au lycée de Sceaux , plutôt que de faire le peintre .
Lire Jean-Louis Pradel en 1977
Raoul Pradeau : Hommage à Jean Couy dans « La jeune gravure » en 1985
…Diverses motivations peuvent conduire un peintre à la gravure . Pour Jean COUY , il ne pouvait s’agir que de continuer la peinture par d’autres moyens : de 1949 à 1983 les peintures et les gravures alternent régulièrement dans sa production , évoluent conjointement et présentent à chaque époque des rapports étroits – et qui le deviennent de plus en plus-à tous les niveaux de la vision des oeuvres…
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Yves Dubreil : pour l’exposition « Images enchantées » à Saint-Maur en 2008.
Jean Couy était un homme libre, merveilleusement curieux et particulièrement habile. Pour être libre de faire la peinture qu’il voulait et non celle qui se vendait, ils ont choisi avec Marguerite, son épouse, d’assurer le quotidien en étant professeurs de dessin. Jean ne tenait dans aucun cadre : ses amis couvraient tout l’éventail politique et toutes les classes sociales, du chef d’entreprise à l’ouvrier : l’essentiel était d’être authentique et sans complaisance.
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Sa curiosité le poussait à connaître et à comprendre toujours plus, avec un petit faible pour les transports dont il a suivi les révolutions successives : il évoquait avec humour le bon temps de l’aérostation et des aéroplanes…
Lire Yves Dubreil
…L’oeuvre de Jean Couy est d’une richesse et d’une originalité si exceptionnelles qu’elle est inclassable et c’est comme telle qu’elle a été reconnue internationalement (biennales de Turin , Sao Paulo , Venise…), par les musées (d’Art Moderne à Paris , de Djakarta , collections de l’Etat et de la Ville de Paris…) et dans les salons (Réalités Nouvelles depuis 1958 , Jeune Gravure Contemporaine depuis 1950…) et dans de nombreuses collections en France et à l’étranger …
Jean Couy peintre & graveur
Ariane Hudelet :
Le médaillon rouge, 1973
Vu par Ariane Hudelet
C’est un œil, un objectif, une lorgnette ou un halo… Un médaillon, nous dit-on. Des contrastes nets, des couleurs tranchées – vert, rouge, orange, violet, gris, noir. Dans l’objectif, deux formes liées et pourtant distinctes, on ne peut s’empêcher d’y voir deux arbres aux troncs stylisé, l’un presque droit, l’autre anguleux ; deux formes aux angles aigus sur lesquelles de petites virgules sombres composent un feuillage sans que l’on ait besoin de feuilles. Les pointillés au pied du plus grand arbre semblent figurer quelques feuilles mortes ou évoquer l’inachevé, la suspension. Derrière les virgules, des mouvements et des textures de couleurs étranges : grandes traînées horizontales violettes et mauves, amas mousseux beiges, bruns, parfois presque roses, qui donnent à ces deux formes aussi une valeur de ciels.